Périple

Périple

jeudi 16 juillet 2015

C'est la fin du voyage

Hola les amis !
Ca y est, cette fois c'est la der des ders ! C'est la fin d'un long périple de 4 mois et demi, soit 18 semaines ou 137 jours, d'une longue remontée de l'Amérique du sud. Après une dernière journée à Lima pour les derniers achats souvenirs nous avons dit aurevoir à nos amis limeños et avons pris l'avion du retour, non sans quelques larmettes...


Ce voyage aura été riche en découverte de nouveaux paysages somptueux, de nouvelles cultures et de gens extraordinaires. On aura également découvert une nouvelle façon de vivre mais également de voir la vie, plus dure mais plus solidaire, moins confortable mais plus joyeuse, teintée par les croyances, les traditions, parfois même le mysticisme et toujours par le partage...quand de notre côté du globe la seule croyance véritable est celle de l'argent. Quand en Europe l'on se réfugie dans nos intérieurs confortables, sur notre canapé, devant notre télé ou devant notre ordinateur histoire de lutter contre l'ennuie, quand on ne se croise tellement plus que l'on a peur de se regarder dans les yeux dehors, de se sourire, de se saluer et même de se rencontrer, là où la technologie a ouvert les frontières entre les peuples mais mis des barrières entre les gens, d'autres, à l'autre bout du monde n'ont pas grand chose de matériel, vivent dehors, ont bati leur vie sur le partage et le vivre ensemble, partagent leurs transports, leurs repas, et même leur maison, se retrouvent au café ou au restaurant, synonyme de lien social de même que le marché. Là, les gens se saluent dans la rue, toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête ensemble, échanger et se retrouver. Dans tout ces pays nous avons rencontré un accueil chaleureux et spontané, les gens ne s'étalent pas sur leurs problèmes, ils semblent particulièrement humbles, ils se posent aussi beaucoup de questions, vont à l'essentiel. Ils sont moins pressés et moins stressés, et finalement c'est bien vrai, rien est grave ! Nous avons également été surpris par la chaleur des gens qui viennent t'apporter leur aide spontanée dans la rue quand tu cherches ton chemin, parfois même juste pour te "tchatcher", pour savoir d'où tu viens et te faire ensuite partager leurs connaissances de la France ;) "Elle est toujours en vie Brigitte Bardot?", "Ah oui y a une bonne équipe de foot non en France?"....euhhh on est pas au courant ;) ! Les gens nous ont accueilli avec amitié même dans les lieux les plus reculés nous ne nous sommes jamais sentis jugés ou étrangers mais toujours bien intégrés, comme si l'on se connaissait déjà.


On espère que ces pays ne changeront pas trop vite pour être à leur tour dévorés par la machine de la mondialisation, de la technologie et de la sur-consommation qui semble être le revers de la médaille de l'évolution économique d'un pays. On espère que d'ici-là nous aurons trouvé le remède pour atteindre le juste équilibre afin que l'évolution économique ne soit plus synonyme de régression sociale et que la valeur de l'argent ne supplante plus les valeurs humaines.

En retrouvant ce pays que nous aimons, notre belle France, nous espérons ne pas oublier cette chaleur que nous avons eu dans le coeur pour le Chili et le Pérou et que nous ne retomberons pas trop vite dans les rouages de la machine. Nous ré-enfourchons le vélo de la vie quotidienne en espérant désormais pédaler un peu moins vite, pas à contre-sens, ce n'est pas l'idée (nous ne sommes pas des révolutionnaires !), mais pédaler autrement, plus doucement, en s'arrêtant sur le bord du chemin pour penser un peu à toutes ces aventures qui nous ont changées, en prenant du temps pour réfléchir, sans pédaler non plus sur le bas côté mais pédaler avec les autres, dans le même sens, mais à notre rythme et d'une façon un peu hybride qui nous ressemble... peut-être vous croisera-t-on sur le chemin ?!! ;)


Ce voyage nous a surement un peu changé, ou en tout cas, il a consolidé des choses en nous. Nous avons appris à nous ouvrir davantage aux autres et au monde mais également à davantage nous connaitre nous même, connaitre nos limites, nos capacités, nos valeurs, ce qui est réellement important et indispensable pour nous. Nous avons de toute évidence appris à être nous et à être sur de ce que l'on est ! Waouuuw, un vrai voyage spirituel dit donc ! :)
Ce blog a été l'occasion de partager avec vous tous notre expérience mais aussi de la tracer pour s'en souvenir toute notre vie. Ces écrits nous permettrons également surement de nous ramener un peu sur terre dans les moments où l'on se perd et de nous rappeler ces sentiments. C'est si facile de se perdre dans un pays comme le notre qui fait une grande place à l'individualisme mais une place minime à l'individualité. Ce blog et vous tous je l'espère serez là pour nous rappeler qui nous sommes.

Nous avons fait aussi de superbes rencontres tout au long du voyage, des gens extraordinaires avec qui on a adoré partager des moments simples et sincères, des gens honnêtes, drôles (seulement pour certains ;) ) et vrais. Merci à vous pour tout ces bons moments :
Merci aux adorables chiliens qui nous ont hébergés généreusement et mis de suite dans le bain de ce pays chaleureux :
- Felipe
- Alejandro
- Nelson

Merci aux franco-suisses à côté de qui nous avons bravé le vent, la pluie et le froid en Patagonie dans le Parc Torres del Paine. On s'est régalés de marcher à vos côtés et à boire des coups avec vous :
- Joé, Joel et Eva
- Laurent et César
- Simon et Noellie


Merci pour votre gentillesse et votre spontanéité et pour votre accent qui nous rappelle tellement notre belle France aux hossegoriens Adrien et Benoit que nous avons rencontrés au Parc Pumalin et que nous avons suivi à Pucon. Nous avons passé de supers moments avec vous. Ne changez rien vous êtes trop droles !

Merci à nos homonymes routards français Pauline et Alex que nous avons PAR CHANCE rencontrés dans un magasin de sport à Puerto Natales et avec qui nous avons passé des soirées mémorables à jouer, boire et refaire le monde ! S'en parler de nos débats sans fin, hein Alex ? :) On s'est régalés à marcher sur le chemin du Salkantay à vos cotés. Que de bons moments, du ramassage de fraises au Machu Picchu, sans parler de toutes nos parties de cartes ! On espère vous revoir dans notre beau pays ! Bisous !


Un coucou aussi à Elena et Yohan, nos deux jeunes parisiens rencontrés à Pucon, recroisés à Cusco et encore sur le Santa Cruz. On a été très heureux de vous revoir toujours aussi pétillants. Vous nous avez bien fait marrer avec toutes vos péripéties et vos catastrophes ! On espère que vous profiterez bien de la fin de votre voyage sans trop de mésaventures ! ;) Restez comme vous êtes, humbles et pétillants !

Ahh, qui on oublie... voyons voir... Et non on ne vous oublie pas nos ptits suisses préférés !!! Lorraine et David ! Une très belle rencontre. Nous avons adoré partager avec vous cette virée en 4x4 dans la région de San Pedro d'Atacama. vous retrouver à Cusco était une belle surprise. Nous nous sommes régalés avec vous, à se taquiner, à rigoler et partager tous ses moments simples et sincères, à partager nos repas (encore merci pour tes fameux hamburgers maison Dav ! ), à boire des coups et faire la fête ! La vallée sacrée avec vous c'était vraiment fun, notre moment préféré a quand même été la fête à Ollantaytambo avec vous, tellement magique et tellement drole, à chaque fois qu'on revoit la vidéo on se dit que vous allez quand même beaucoup nous manquer ! On espère vous voir très vite quelque part en Eurasie :D ! Profitez un max de votre voyage en Europe, on vous suit de près ! A très bientot les amis ! Bisous !



Un coucou aussi à nos compagnons de Uyuni, tous adorables avec qui on a partagé de beaux moments et de belles galères ! Bisous à Cécile, Claudio et Andréas !

Un coucou également à nos derniers copains rencontrés ! Encore des suisses mais de la Suisse allemande cette fois-ci ! Rencontrés en Amazonie nous avons partagé nos repas de poissons et nos nuits sous moustiquaire ! Un plaisir de vous avoir rencontrés dans cette ambiance rustique où avec notre guide muet nous étions bien contents de parler un peu :) On a été ravis de vous revoir à Huaraz, vous êtes profondément gentils et sympathiques, c'était un plaisir de discuter avec vous en anglais, français et espagnol ! Toujours très exotique ! ;) Gros bisous à vous 2 !

Un énorme bisou et un énorme merci à tous les chiliens et les péruviens qui nous ont toujours accueillis avec beaucoup de chaleur humaine et toujours des sourires radieux ! Merci notamment à tous les chiliens avec qui on a pu faire la fête et boire des coups (ils sont nombreux ! ;) ). Merci à ceux, chiliens et péruviens qui nous ont ouvert leur maison et leur coeur avec beaucoup de générosité (Jorge de Malalcahuello, notre mapuche sur la côte chilienne, Félix à Llachon, tous nos amis de Ollantaytambo).

Et en enfin un GRANNNNDDDD MERCIII  tout particulier à notre petite famille liménienne qui nous manque déjà fort ! Il n'y a pas de mot pour dire comment nous avons été touchés par votre accueil, votre hospitalité, votre générosité et votre gentillesse ! Vous êtes juste extraordinaires ! On est heureux de vous connaitre. Merci encore pour tout, on espère avoir vite de vos nouvelles, vous allez nous manquer ! Gros bisous à tous les 3 : Isabelle, Jorge et Carmen ! ON VOUS ADORE !

Et c'est pas fini !!!



On remercie également très fort tous ceux, famille et amis qui nous ont soutenus et laissé des commentaires pour nous encourager, nous soutenir et partager avec nous cette fabuleuse aventure !

Merci notamment à :
- Nos mamans, Pascale et Lydia, nos plus fidèles supportrices (et nos papas Michel et Jean-Pierre évidemment !)
- Nos familles, plus particulièrement : Laurence, Valérie, Thierry, Chelsy, Claire, Marjorie.
- La mamie et la mamé qui ont su nous laisser des petits mots chez les uns ou les autres ;)
- Nos amis, copains, collègues et compagnons de voyage qui nous ont suivis et encouragés :
Notamment : Marjorie (toujours au RDV!!), Romain, Aurélie, Mathias, Adrien, Auriane, Marie-Léa, Marie, Christelle, Brigitte, Nanou.

Merci aussi à ceux dans l'ombre qui nous ont laissé des petits messages sur nos mails ou sur facebook : Cécilia, Alice, Redwan, Toufik.
Ca faisait un bien fou de vous lire !!! Merci à tous !

Bon c'est pas tout mais il faut se quitter !

Alors avant cela, évidemment, un grand merci aussi à tous ceux qui ont contribué à ce voyage par leur soutien mais également par leurs nombreux cadeaux, on peut bien vous dire que l'on a pensé à vous tous en se servant de la veste offerte par l'un, aux boules quies, aux bandages, au disque dur, aux guides, à la serviette, aux chaussettes... Un grand merci à tous !!! Gros bisous.

La vie est un long champ à cultiver. 
Voyager, c'est y semer la diversité de la Terre.
Voyager, c'est l'embellir des couleurs du monde.
(L. Lesven, un voyageur inspiré !)

Ce voyage a été extraordinaire et riche pour nous. Le voyage c'est la vie !!!
On vous quitte avec regret mais on espère bien remettre ça au prochain épisode d'un nouveau et intense voyage quelque part dans le monde! On vous le fera savoir !
A très vite les amis !!! On espère vous revoir de l'autre coté de l'Atlantique ou quelque part sur le globe !



Pour la dernière fois : Hasta luego amigos !

lundi 13 juillet 2015

Huaraz & le trek du Santa Cruz


Après 25 heures de transports très variés, nous arrivons enfin dans la ville de Huaraz, à environ 3000 mètres d'altitude. Ouf ! Enfin sortis de cette jungle chaude et humide! Nous retrouvons l'ambiance de la montagne et les costumes traditionnels andins qui nous avaient manqués. La ville, pratiquement détruite en totalité en 1970 par un important séisme, n'a pas les charmes des anciennes cités coloniales et se reconstruit petit à petit majoritairement grâce au tourisme d'aventure. En effet, Huaraz attire un grand nombre de voyageurs passionnés par les grands espaces et les glaciers qui viennent pratiquer trekking, alpinisme, VTT de descente et autres. La cité est entourée par la Cordillère des Andes et ses très nombreux sommets enneigés (culminants très souvent à plus de 6000 mètres).


La première journée sera une journée de repos...et on l'a bien mérité! Nous retrouvons le confort d'une bonne auberge, un bon lit, une douche avec eau chaude et des murs épais pour profiter d'une paisible matinée sieste dans notre chambre. Nous avons même de véritables rideaux opaques cette fois ! L'après-midi, nous commençons à nous renseigner pour nos randos des prochains jours. Le circuit le plus réputé du coin est un trek de 4 jours nommé le Santa Cruz mais aussi un lac d'altitude appelé le Lac 69, visitable en une journée au départ de Huaraz en passant par une agence de tourisme. Nous trouvons les dernières infos pour le Santa Cruz à l'office du tourisme et nous préparons à partir pour quatre jours de rando en solo dans les hauts sommets des Andes, plus précisément dans la Cordillera Blanca et le Parque Nacional Huascaràn. Pas besoin de guide, le chemin est signalé et au cas ou, nous avons avec nous le topo du trek que nous avions dégoté dans notre crêperie à Cusco! ;) Quant au Lac 69, nous pensons d'abord le visiter en "journée d'acclimatation" avec une agence avant notre trek mais en apprenant les détails de la visite on se rend compte de la très possible pénibilité du tour, organisé avec en moyenne 30 touristes chaque jour partant tous du même endroit, en même temps pour parcourir le sentier...ça ne va pas le faire pour nous! Impossible de nous imaginer dans un endroit magnifique avec une horde de touristes bruyants, faire la queue pour monter, faire la queue pour la photo, attendre les uns et les autres... On oublie alors l'idée du tour et trouvons une nouvelle solution : rajouter la visite du lac à l'itinéraire initial de notre trek. Et c'est totalement possible, il nous suffira de prendre un colectivo d'une heure et demi de Vaqueria (dernière étape du Santa Cruz) pour nous rendre dans la quebrada Llanganuco au pied des sommets du Chopicalqui (6 345m), du Huascaràn Sur (6 768m) et du Huascaràn Norte (6 655m). Le cadre est tout simplement magnifique. Ensuite, rien de plus simple que de dormir quelque part à proximité du lac pour notre dernière nuit et pouvoir profiter le lendemain du site tout seuls avant l'arrivée vers midi des touristes journaliers.


C'est décidé on procédera comme ça, nous nous préparons donc pour 5 jours/4 nuits de trek, en finissant par le fameux et grandiose Lac 69, réputé comme étant l'un des plus beaux lacs d'altitude du monde!! A une semaine de la fin de notre voyage, on se réserve un final grandiose !! :). Suite de la journée dédiée aux préparatifs de la marche et au match (demi-finale) de la Coupe d'Amérique Pérou-Chili...nos cœurs balancent pour déterminer un favori, on a tellement adoré ces deux pays! Que le meilleur gagne ! ;) ... Finalement c'est le Chili, pays organisateur, qui remportera le match et la Coupe en finale contre l'Argentine. Parenthèse foot terminée, revenons-en à nos glaciers!


Nous partons donc le matin suivant pour deux heures de colectivo afin de rejoindre le début du sentier du Santa Cruz. La première journée est relativement courte, seulement 4 heures de marche pour rejoindre le premier campement. Nous partons d'une altitude d'environ 2900 mètres pour atteindre le soir venu 3600, ça fait donc 700 mètres de dénivelé positif pour se mettre en jambes la première journée. Les paysages nous rappellent ceux de Larès, le sentier évolue dans une petite vallée verdoyante squattée par les vaches et chevaux qui jouissent d'une herbe bien fraîche et d'une belle rivière. La montée se fera avec un peu de mal, plus d'un mois sans trek (la jungle c'est pour les flemmards :P ), un soleil assez fort en pleine après-midi et un sac pas des plus légers! Mais nous arrivons finalement en fin d'aprèm au campement, trouvons un bon spot pour planter, et vient l'heure de faire notre partie de carte habituelle avant de commencer à cuisiner vers...17h30!



La nuit sera un peu fraîche, mais on s'attend à pire pour le jour suivant dont l'étape se termine à 4250 mètres d'altitude ! Sortez les bonnets ! :) La première moitié de la seconde journée se révélera un peu monotone, le décor n'est pas fou (on en a tellement vu!!). Mais après quatre heures de marche dans la matinée, nous grimpons à destination d'un lac d'altitude dans l'après-midi : deux heures de montée assez difficile nous l'admettons ! Le spectacle est au rendez-vous quand nous arrivons finalement au abords du lac d'une eau turquoise et surmonté par une grande chaîne de glaciers, magnifique ! Le temps est moyen, les pics sont un peu embrumés et le soleil ne parvient que quelques secondes à percer les nuages, nous ne resterons qu'une vingtaine de minutes. Il nous faudra une heure et demi supplémentaire pour redescendre et rejoindre le fameux camping situé à 4250 mètres au pieds du majestueux Nevado Taulliraju (5 830m) dans une vaste prairie. On est prévenu, ça risque de piquer les oreilles! Cette seconde journée aura été éprouvante, nos jambes tremblent un peu, nous sommes fatigués, mais nous avons une arme secrète : les granules d'Arnica de la maman d'Alex (contre les courbatures !), nous ne risquons rien pour demain !


Nous nous levons en même temps que le soleil pour cette troisième journée, le décor est splendide. Devant nous l'imposant Taulliraju et plus loin à l'horizon se détachent les glaciers Paròn (5 600m) et Artesonraju (6 025m) que tout le monde connait...si si, vous l'avez tous déjà vu au moins une fois à la télé...


Alors ??
Bien, il s'agit du mont qu'utilise l'entreprise américaine Paramount au début de ses films, ça vous parle?


Le troisième jour marque le passage du col de Punta Uniòn à 4760 mètres. C'est une sorte de brèche angulaire dans la paroi rocheuse, intacte vue d'en bas. Des deux côtés du col le regard embrasse un paysage fascinant sur la Quebrada Santa Cruz à l'ouest et la Quebrada Huaripampa au sud-est. Les glaciers sont sublimes et on discerne un nouveau lac émeraude au pied du Taulliraju. A la fraîche, la grimpette est plus facile, nous arriverons au col après environ 2h30 de marche. Cette fois-ci sous un beau soleil, nous apprécions les paysages une fois de plus somptueux. L'endroit est parfait pour le goûter ! Nous n'avons encore croisé personne et sommes tout seuls dans cette majestueuse nature, encore une fois nous avons l'impression d'être des explorateurs en quête de nouveaux trésors de roche ou de glace !


La redescente de l'autre côté du col, dans la vallée voisine se fera par contre sous un ciel complètement gris et au milieu de paysages un peu moins surréalistes. Seulement quelques glaciers et quelques petits lacs...rien de quoi "casser deux pattes à un canard"!...On est de plus en pus difficiles! ;)


Nous plantons la tente vers 15h sur une aire de camping complètement vide. Sûrs de ne pas être dérangés nous nous installons au milieu d'un vaste replat. Le site est vide, aucun marcheur ni groupe de touristes. Mais, une heure plus tard, nous apercevons un groupe qui se dirige vers nous. "Faudrait pas qu'ils s'arrêtent ici..." C'est qu'on veut être tranquilles dans notre montagne nous ! ;) Surprise! Nous reconnaissons alors un jeune couple de français croisé à...Pucon (Chili !) et ré-aperçu en vitesse à Cusco un mois auparavant dans notre sympathique auberge...Que le monde est petit ! Après des retrouvailles fort sympathiques, nous découvrons que le groupe a prévu de dormir ici aussi...les nombreuses mules nous entourent, puis elles sont déchargées et le camp est monté tout autour de nous ! Olala quel bazar ! Et dire que nous étions complètement seuls 10 minutes plus tôt. Nous prenons la chose du bon côté et profitons de nos amis voyageurs durant la courte soirée.

Nous voila déjà au dernier jour du trek du Santa Cruz. Que ça passe vite! Mais pour nous une journée bonus vient s'ajouter alors pas de quoi s'inquiéter :). La dernière journée se trouve être la moins sympathique, nous ressortons de la vallée et rejoignons un village peu agréable. Les enfants croisés mendient tous des bonbons, et les vieillards de l'argent. A croire que ça marche car ils sont nombreux à nous demander quelque chose...certains touristes pensent bien faire en offrant quelques choses à ces gens relativement pauvres, mais pour nous ils favorisent la mendicité, ce qui n'est pas une solution durable, d'autant que ces gens et notamment ces enfants manquent de bien d'autres choses prioritaires que des paquets de cookies ! Ils feraient mieux de leur acheter un peu d’artisanat ou quelques produits ou un don à l'école je sais pas ! Sans parler de l'accueil que font ces gamins aux trekkeurs (= porte-monnaie ou confiserie) et aux emballages plastiques de ces fameuses offrandes qui se retrouvent tous par terre (et oui les patates n'ont pas d'emballage!). Bref, nous arrivons dans un hameau voisin d'où nous prenons notre colectivo en direction du sentier qui monte à la Laguna 69.


Une fois sortis du colectivo et un pique-nique englouti, nous partons en direction du lac. Il faut environ trois heures pour parvenir en haut du sentier, nous espérons y arriver dans la même journée. Mais au bout d'une heure de marche, un orage éclate au-dessus de nous, nous croisons tous les touristes venus à la journée visiter le lac et essayons de grappiller certaines informations notamment sur la température la-haut et les possibilités de camper près du site. Mais la pluie et l'orage nous font un peu douter...et flipper... :D "Tu crois qu'on peu prendre la foudre sous la tente si on s'approche trop près du sommet ? Après tout les arceaux sont en métal..." Finalement nous continuons à grimper avec tout notre matos. La deuxième heure le temps se dégage un peu et nous approchons un replat sur lequel gambadent de belles vaches rousses. Il se fait 16h, tous les randonneurs sont déjà redescendus et nous continuons notre grimpette. Le lac n'est plus qu'à une heure de marche, à 4 620 mètres d'altitude. Nous voulons y dormir si possible, pour avoir le lendemain matin un spectacle inoubliable, seuls dans la montagne et au bord de cette réserve d'eau couleur turquoise. Le soleil revient petit à petit, ouf ! Nous voila un peu rassurés concernant l'orage mais le doute plane encore en nous concernant la température que peu atteindre le thermomètre en pleine nuit à 4 620 mètres. Allez on pousse jusqu'au bout et qui vivra verra !!


Nous arrivons finalement vers 17h, le lac est là devant nous et rien que pour nous ! Le temps est gris mais le spectacle est déjà splendide. Nous trouvons un petit terrain plat à quelques mètres du bord du lac, enfilons les doudounes, bonnets et les écharpes et commençons à planter notre petite tente. Aussitôt fait, il se met à neiger... :/ . Le froid nous envahit, alors que les pâtes sont en train de cuire sur le camping-gaz, les affaires sorties un peu partout et la tente grande ouverte. Il faut maintenant tout ranger...et rapidement. Petite difficulté pour coordonner tout ça, notre tente n'est pas bien grande et il est difficilement envisageable de rentrer à l'intérieur avec toutes nos affaires ainsi que le réchaud encore en route! De plus, les piquets de la tente ne tiennent pas bien et sautent à tour de rôle quand nous essayons, tant bien que mal, de ranger tout notre barda...Aïe aïe aïe c'est ça de vouloir faire les aventuriers ;) !


Après un quart d'heure glacé, le tout est rangé et nous pouvons enfin manger nos pâtes cuites (et il était temps, on a plus de gaz!) recroquevillés dans la tente avec de douloureux onglets. L'heure d'aller au lit approche...soit 18h. :). Nous nous emballons dans nos sacs de couchage à la nuit tombée et prions pour ne pas avoir trop froid, éprouvés par cette soirée mais contents d'être dans ce lieu magique, impatient de le redécouvrir le lendemain, éventuellement sous un beau soleil !
La nuit ne sera finalement pas si froide que cela, la neige s’arrêtera assez vite (heureusement, nous n'avions pas prévu la dé-neigeuse!) et le froid est sec et ne pénètre pas trop dans la tente. Toutefois, nous ne dormirons pas plus de trois ou quatre heures, surement l'altitude et la fatigue musculaire.



Mais, c'est heureux que nous assistons au levé du jour au bord du fameux lac et au pieds de glaciers fabuleux. Le temps n'est que partiellement découvert, toutefois, nous sautons en dehors de la tente pour parcourir les alentours du lac et profiter du moment, dans un silence parfait. Aucun regret d'avoir pris la décision de dormir aussi haut, malgré la petite galère de la veille on remet ça quand vous voulez! Nous pouvons alors mitrailler les glaciers, le lac, les pics et les reflets projetés sur l'eau claire. Quel plaisir que d'être là. Nous rentrons en France dans seulement 3 jours, cette ultime journée représente nos derniers paysages péruviens, nos dernières montagnes, dernières randos d'un long et inoubliable périple à travers l'Amérique du Sud. Petit moment nostalgique avant de redescendre dans la vallée. Le soleil fait son retour, dernière séance photo puis nous commençons à marcher et découvrons les paysages vus la veille sous la pluie, cette fois-ci sous un beau temps, parfait ! Nous croisons encore une quarantaine de randonneurs venus à la journée et nous gratifions d'avoir pu profiter de cette manière de ce site magique. Quelques cascades plus tard nous arrivons dans la vallée et longeons encore pendant deux petites heures de marche deux jolis lacs qui marquent la sortie du Parc National de Huascaràn où nous venons de passer cinq jours.



De retour à Huaraz après 3 heures de colectivo, nous retrouvons notre sympathique et confortable auberge. Nous prenons le bus le lendemain de nuit pour rejoindre Lima où nous retrouverons Isabelle et sa famille pour y passer un dernier jour avant notre vol pour la France. Ça sent vraiment la fin...

Album photos de la semaine : --> Cliquez là ! <--

Hasta pronto pronto

mardi 7 juillet 2015

Yurimaguas et la réserve de Pacaya Samiria

Douze heures de combi plus tard, un peu fatigués et les fesses un peu érodées, nous posons le pied dans la ville de Yurimaguas, dernière étape avant la jungle nord-péruvienne. Nous sommes un peu surpris en arrivant dans cette cité peu semblable aux grandes villes coloniales visitées précédement. Ses quelques 40 000 habitants, son atmosphère étouffante et ses rues remplies de moto-taxis nous laissent une impression de ville d'un autre continent.


Nous prenons nos marques, visitons le marché qui prend place chaque matin dans la rue de notre hotel et sommes tristes d'y découvrir parmis les dizaines de poulets vivants, les légumes et les hamacs des tortues vivantes prêtes à être cuisinées, gisantes dans de gros seaux les pattes attachées ou bien souvent placées sur le dos à même le sol. Nous détournons le regard, dégoutés du spectacle. Et si on les rachetait toutes pour ensuite les relacher dans la réserve? Ca semble un peu compliqué...Nous demanderons alors rapidement si ces petites bêtes ne sont pas censées être protégées...mais en dehors de la réserve naturelle elles n'ont aucun statut de protection. Elles constituent un plat typique de la jungle :( . Rien à faire alors, on accepte difficilement la chose et nous nous jurons de ne jamais en manger ;).

Après cette petite douche froide matinale, nous rencontrons James, un bonhomme d'une soixantaine d'années, qui travaille pour Estypel une association de guides proposant des séjours dans la jungle. Le contact sera un peu dur, l'homme est une vraie pile électrique, débite ses informations en vrac, sans pouvoir nous présenter un programme clair et précis. Nous hésitons et finissons finalement par accepter de partir avec l'asso (recommandée par le lonely) pour 5 jours de découverte de la jungle en pirogue et en autonomie avec notre guide. Le départ se fera le lendemain, nous prenons d'abord un bateau à moteur pendant 4 heures pour descendre le fleuve afin de rejoindre le petit village de Lagunas d'où s'organisent réellement les départs pour la réserve. Ici c'est encore un autre monde, le côté rustique de Yurimaguas n'était en fait qu'un aperçu de la façon de vivre des gens dans ces zones reculées. Les routes du villages sont toute faite de terre, les maisons sont plutôt délabrées, les déchets jonchent souvent le sol et un désordre général se fait ressentir dans les rues. Bienvenue dans la première jungle ! ;) Avant notre départ pour la réserve dans l'après-midi, nous mangeons du paca (sorte de gros rongeur tropical) accompagné de riz dans une auberge locale...un bien bel avant-goût de ce qui nous attend. On espère alors pas tomber malade avant notre périple en pirogue!


Nous embarquons finalement en fin d'après-midi et faisons la connaissance de notre guide Robert et découvrons notre moyen de transport durant ces 5 journées dans la jungle : une belle pirogue ! Rustique ! Attention à ne pas trop bouger ou éternuer trop fort ou on finira au fond de l'eau avec tout notre matos (sans parler du problème des piranhas... ;) )!  On apprécie le calme et la nature qui s'offrent à nous. Nous sommes seuls sur notre petite barque au milieu de la fôret innondée avec pour seul compagnon Robert et sa pagaie ! Le rêve ! A peine une heure après notre départ nous découvrons au loin un premier paresseux faisant la sieste en haut d'un arbre...ou peut-être était-il réveillé, dur à dire vu à quelle vitesse il bouge!


La nuit tombe et nous sommes toujours sur la rivière, traversant les fôrets innondées et coupant régulièrement à travers la jungle pour gagner du temps. Les premiers moments de frayeur arrivent quand nous approchons "dangereusement" des arbres..."Et si une grosse araignée nous tombait dessus?...ou un serpent?! " Haha en voila une pas rassurée du tout. Nous controlons chaque branche à la frontale, en retenant notre respiration et en espérant que Robert sache où il nous emmène! Finalement nous arrivons vers 19h au "lodge", où nous attend un couple responsable du site pour quelques jours. Nous pouvons alors déguster nos premiers poissons frais, péchés une heure avant par notre guide depuis la pirogue! Après ce premier diner aux chandelles, nous nous apprétons à nous coucher avant de découvrir avec stupeur une espèce de grenouille géante dans la douche, une "petite" araignée sous notre siège et une blate sous le lit ! Bienvenue dans la vraie jungle cette fois-ci!


Le programme de la seconde journée comprend quelques heures de navigation vers l'aval de la rivière. Heureusement pas trop de courant, le retour se fera sans trop de mal d'ici quelques jours. Encore une fois, nous découvrons la faune tropciale : dauphins roses, nombreux singes, hérons, martin pécheurs, loutres, de nouveau des paresseux et divers oiseaux colorés.


L'heure du déjeuner arrive, nous débarquons sur un bout de terre où un abris en bois et feuilles de palmier nous attend. Le repas est préparé devant nous, pendant que nous tapons les cartes, Robert s'active pour nous préparer de nouveau du poisson frais avec du riz, quelques tomates, patates et bananes. Le poisson constitue le principal et quasi unique plat de la jungle. Nous nous régalerons à manger ce que Robert nous aura cuisiné, un vrai chef !


Nous repartons pour une paire d'heures de balade sur notre pirogue. Le temps se couvre et notre guide prédit une averse. Pas folle la guèpe! Vingt minutes plus tard nous essuyons une énorme averse tropicale qui nous trempera jusqu'aux os. La pluie remplie petit à petit notre embarcation, la peur de couler se lit alors sur nos visages...mais Super Robert est là pour écoper ! En tout cas, pas de soucis de frois quand il fait 35 degrès, nous aurons même le temps de sécher avant d'arriver à notre nouveau lieu de résidence. C'est un poste de surveillance pour les gardes de la réserve. Ils sont deux à travailler et vivre ici pour une durée de 30 jours avant de pouvoir retrouver leur famille pendant 10 jours et revenir pour une nouvelle période de boulot...Pas facile pour la vie de famille, surtout qu'il faut une journée de bateau pour sortir de la jungle ! Contrôle des visiteurs, surveillance du braconnage et de la pêche sont leurs principales missions. Nous passerons donc la soirée avec les deux gardes. Après manger, nous les laissons tendre l'oreille sur leur poste radio et tenter de capter la retransmission du match de la Coupe d'Amérique de foot dont le signal est entrecoupé de notes de cumbia ...folklorique! Quant à nous, nous reprenons la pirogue avec Robert pour une virée de nuit à la recherche de cocodrilos ! A plusieurs reprises, nous voyons les yeux jaunes des reptiles avec nos lampes mais pas moyen d'en approcher un, tant pis nous rejoignons au bout d'une heure l'avant poste pour une nuit sommaire, avec comme toujours des compagnons peu agréables comme voisins...vive la moustiquaire!


Les singes, oiseaux et dauphins sont toujours présents lors de notre troisième journée. Après deux jours à s'enfoncer dans la réserve, nous commençons doucement à remonter la rivière. Après un nouveau déjeuner accompagné de poissons, nous laissons la pirogue une paire d'heures pour découvrir à pied la jungle. Une session de pêche est organisée. Nous arrivons aux abords d'un petit lac pour tendre la canne. Après quelques morsures de fourmis rouges (et ça fait mal !) nous apercevons une petite tortue en train de prendre le soleil, cool celle-ci est en bien meilleure forme que celles du marché !


La pêche est bonne, voila un piranha rouge ! Quelle belle dentition, mieux vaut l'avoir dans l'assiette que accroché au derrière :D ! Haha. De retour à la "cabane" sur pilotis, un iguane montre le bout du nez pour récupérer à proximité de la construction un bout de poisson jeté par notre cuisto. Quel drôle de gros lézard. :)
Le soir venu nous voilà reparti pour une virée nocturne. Cette fois-ci plus rentable, Robert "saute" sur un petit crocodile (en réalité un caïmen noir) et réussi à l'attraper. Lorsqu'ils sont petits ils ne représentent pas de danger et se laisse manipuler plutôt facilement. Nous pouvons alors le prendre dans les mains et toucher sa peau si belle et si épaisse. On se prendrait presque pour des aventuriers perdus dans l'Amazonie !



A cette occasion nous demandons à Robert quels sont les réels dangers que cache cette jungle. Notre guide, qui s'avère être un excellent explorateur, pécheur et cuisinier mais un piètre orateur, avec qui nous auront bien du mal à communiquer en espagnol nous explique que seul quelques serpents représentent une menace pour l'homme. Oubliez les tarentules mangeuses d'enfants, les crocodiles géants sortis des studios d'Hollywood ou les bancs de piranhas assoifés de sang. Il existe en fait qu'un petit nombre de serpents venimeux dans cette zone. Et un serpent n'attaque l'homme que quand il est surpris, d'où l'importance d'éclairer toutes les branches avant de passer sous un arbre en pirogue la nuit pour signaler notre présence. ;)

Après une nuit assez rustique encore une fois mais toujours au beau milieu de la jungle, nous nous réveillons avec un bon petit déjeuner poisson-riz ! Rien de mieux pour commencer une longue journée de pirogue. Nous allons aujourd'hui rejoindre une première cabane située à deux heures de l'entrée de la réserve où nous passerons notre dernière nuit avant de rentrer sur Lagunas. Mais pour se faire, 3 heures de pagaie pour notre ami Robert, à qui nous donnerons des coups de main (ou coups de rame) de temps en temps mais c'était sans compter la difficulté de garder une pirogue droite...ayant peur de l'ennuyer plus qu'autre chose nous limiterons donc nos actions en cas de pluie ou de passages difficiles.


Durant cette journée nous aurons la chance de voir un grand toucan juste au-dessus de nos têtes ! Toujours aussi difficile à photographier mais toujours aussi beau. Quel animal magnifiquement coloré, et quel bec ! Nous assisterons encore à quelques sauts de singes qui passent d'arbres en arbres aux abords de la rivière ou qui se nourrissent de quelques fruits en haut des palmiers. Nous admirerons une fois de plus la vivacité du paresseux à qui il faudra 5 bonnes minutes pour passer d'une branche à une autre (au sein du même arbre bien sûr...doucement !).


Nous commençons à languir de retrouver un bon lit et une bonne douche après 4 jours d'aventure dans cet environnement hostile et chaud ! Les cabanes n'étant évidemment pas équipées de tout ça, nous repoussons nos limites de confort et de bien-être pour être au plus prêt de tous ces fabuleux animaux hors du commun.
Avant de rejoindre notre dernier lieu de séjour, Robert nous initie à la pêche traditionnelle ! Prenez une lance avec à son bout trois piques bien aiguisées, puis depuis la pirogue scrutez la surface de la rivière à la recherche d'un quelconque mouvement de poisson, armé votre bras de l'engin de guerre puis lancez à pic dans l'eau la lance en espérant enfourcher un poisson...et ça marche !...Du moins quand Robert le fait, nous on manque encore un peu d'entrainement :). Et voila un poisson de plus pour le repas de ce soir ;).


Nous passons notre dernière nuit dans cette cabane au milieu de l'eau, les moustiques se font encore voir et nos jambes commencent à être marquées de ces quatres jours de jungle, il est temps de sortir de là ! ;) Au petit matin du dernier jour, nous sommes reveillés par le chant des oiseaux, notamment par ce bel oiseau noir et jaune joliement appelé le Cacique-cul-jaune ! Une famille niche juste en face de notre habitation, le pied ! Soudain, dans les arbres un peu plus loin, nous apercevons plusieurs singes noirs en train de se balader, chouette, quel joli cadeau d'aurevoir !



Puis vient le tour de deux petits toucans en train de se nourrir dans la cime de l'arbre en face de nous! Quel pied ! "What else" vous dirait G.Clooney ? :D Nous restons une bonne heure à observer tout ce beau monde en attendant notre dernier petit dej' de la jungle à base de poisson.


Puis, nous levons l'ancre pour rejoindre l'entrée de la réserve. Robert scrutera les bords de la rivière durant tout le trajet pour essayer de nous dégoter un serpent, pratiquement le seul animal que nous n'aurons pas pu voir durant notre aventure...mais en vain! Toutefois nous allons découvrir durant cette dernière matinée un nouveau singe...tout mignon tout beau mais trop difficile à photographier : le tamarin à selle ! On pourra le voir que quelques secondes, il nous regarde, on le regarde puis il grimpe en haut de l'arbre, saute sur une branche et disparait...mais c'était magique !

Nous n'aurons pas vu les fabuleux aras rouges...nous l'avions aperçu dans le Parc National de Manu de loin, nous espérions le revoir un peu mieux durant notre séjour dans la réserve de Pacaya Samiria...
L'heure du déjeuner arrive, dernière halte de notre aventure. Nous faisons un stop à seulement 30 minutes de la sortie de la réserve. On sort du bateau, soudain notre bon guide Robert nous montre un arbre et nous baragouine un truc du genre "Vero arbolo aqua macaow rojo!"...Et là on découvre trois aras rouge perchés sur un arbre à une centaine de mètres de nous! Yes ! Cerise sur le gâteau ! On s'approche doucement de l'arbre où sont installés les 3 perroquets, ils sont juste au-dessus de nous dans la canopée...on les observe, on se régale, ils sont trop beaux! Sur les 50 mètres qui nous séparent du repas, en revenant de notre observation des aras, Alex trouve le moyen de toucher LA branche sur laquelle se trouve un nid de guèpes...aïe aïe aïe...Six piqures et un sprint dans les hautes herbes plus tard, nous pouvons commencer à déguster notre repas tant mérité (surtout Alex...).


Et nous voilà de retour à l'entrée de la réserve, retour au point de départ. La tête remplie de singes sauteurs, d'oiseaux colorés, d'yeux de crocodiles et de moches araignées :D. Nous rejoignons le village de Lagunas en moto-taxi dans l'après-midi pour trouver un hôtel (un peu miteux), prendre une bonne douche (froide) et manger un bout (des chip's...). La nuit sera courte puisque le lendemain le bateau nous attend à 5h sur le port pour nous ramener à Yurimaguas, d'où nous prendrons un combi durant 3h pour rejoindre Tarapoto. Et ça ne s'arrete pas là ! On se casse ! De Tarapoto nous prendrons un avion à 19h pour rejoindre Lima dans la soirée. Arrivés à l'aéroport de Lima nous devrons rejoindre la gare de bus en taxi, pour embarquer à 23h direction Huaraz pour enfin arriver à notre destination finale dans la matinée. Huaraz : capitale du trekking péruvienne, cols à plus de 6000 mètres, glaciers par dizaines, lacs turquoises...ça sent le trek à plein nez!

L'album sauvage de la semaine : Cliquez ici

Hasta luego amigos!


mardi 30 juin 2015

Le nord - de Trujillo à Chachapoyas - sur la route des pré-incas.


Nous commençons notre périple dans le nord du Pérou par la magnifique ville coloniale de Trujillo. Notre programme pour les prochains jours est de remonter par la côte nord pour s'enfoncer ensuite dans les hauts plateaux avant d'atteindre à l'est le bassin amazonien. De Trujillo à Chachapoyas nous partons donc à l'assaut du nord pour découvrir les anciennes civilisations précolombiennes et la nature exceptionnelle de la région.

Arrivés à Trujillo nous partons à la journée pour arpenter nos premières ruines sur les traces des Mochicas (de 100 à 800 après J-C) et des Chimùs (de 850 à 1470 ap.J-C) . Nous commençons notre visite par deux temples Chimùs : la Huaca Esmeralda et la Huaca Arco Iris. Ces deux temples sont en forme de pyramide, ils semblent immenses mais la pluie et le vent ont fait d'énormes dégats, on ne voit peut-être plus qu'un quart de la construction d'origine. Quelle idée d'avoir construit tout ça en sable ! Le temple de la Huaca Arco Iris était dédié au culte de l'arc-en-ciel qui symbolise la pluie et la vie ou la fécondité et à la fertilité. Harco Esmeralda est un temple érigé en l'honneur de l'océan symbole de la pêche et de la fertilité des sols. On peut encore admirer quelques frises partiellement restaurées dans les temples : arc-en-ciel, poissons, oiseaux de mer, vagues et filets de pêche. Les Chimùs se retrouvaient ici pour faire la fête, boire et danser en l'honneur de leurs dieux de la nature.


Nous continuons en direction de la plus grande ville précolombienne des Amériques et la plus vaste cité en adobe de la planète : Chan Chan. Construite vers 1300 et couvrant 20 km², elle comptait environ 60 000 habitants (énorme pour l'époque!). Il ne reste aujourd'hui presque rien des nombreuses richesses de la cité. L'or, l'argent et les poteries qu'elle contenait ont tous disparus lors de la conquète espagnole. Les plus grands édifices ont eux aussi disparus mais seulement à cause des pluies et des innondations liées au phénomène El Niño (phénomène climatique récurrant tous les 20 ou 30 ans et causant de graves innondations dans le nord du Pérou). La visite du site s'organise autour d'un des 10 faubourgs de l'ancienne ville (le seul restauré aujourd'hui). Chaque faubourg possède son temple funéraire où étaient enterrées de grandes personnalités de l'Empire et de nombreuses richesses et offrandes. Ici les visiteurs peuvent découvrir le Temple Tschudi ou Palacio Nik-An. L'entrée donne sur une grande cours de cérémonie entourée d'un imposant mur d'une épaisseur de 4 mètres sur lequel on découvre différents motifs dédiés une fois de plus à l'océan. A la différence des Incas qui adoraient le Soleil et vénéraient la Terre, les Chimùs eux accordaient une importance religieuse à la Lune et la Mer.


Après avoir traversé une seconde cours cérémoniale, des quartiers militaires et des entrepôts, nous arrivons au mausolée qui abritait à l'époque la dépouille d'un roi. Les récentes fouilles ont permis de découvrir de nombreuses offrandes mais aussi beaucoup de restes humains. Les chimùs portaient une énorme importance au voyage vers l'au-delà et à la vie après la mort. Les cérémonies organisées étaient sans précédants lorsque qu'un roi mourait. On prenait bien soin de lui fournir tout ce dont il avait besoin en terme de nourriture, boisson, vêtements et autres richesses comme l'or et l'argent. Mais pas seulement ! Pour l'accompagner dans son voyage et faire en sorte qu'il soit en bonne compagnie dans sa prochaine vie, les chimùs pensaient bon de sacrifier aussi les serviteurs, des jeunes femmes et mêmes les proches du roi décédé ! Autour de la chambre funéraire se trouve diverses salles où étaient entreposés les richesses matérielles mais aussi les corps de sa femme, ses enfants, son chien, quelques serviteurs ET 172 jeunes femmes au cas où le roi s'ennuierait lors de son voyage! Le salaud ! Y'en a qui ont de la chance quand même ;) !


Nous quittons la cité précolombienne pour rejoindre le bord de mer et déguster un superbe ceviche avec ses calamars et son poisson frais et citronné, un régal !


L'après-midi est consacrée à la civilisation Mochica avec la visite des Huacas del Sol y de La Luna qui précèdent la construction de Chan Chan de 7 siècles. Le temple du Soleil fût la plus grande structure précolombienne du pays. On estime à 140 millions le nombre de briques d'adobe nécessaires à sa construction! Quel boulot de titans! Après quinze siècles d'érosion elle ressemble aujourd'hui à un gros château de sable détruit par le vent et la pluie.
Le temple de la Lune est quant à lui plus petit mais mieux conservé et d'autant plus spectaculaire. Nous découvrons d'immenses frises polychromes représentant des têtes mi-homme et mi-félin, entourées de vagues et d'animaux marins. Le site est construit sur cinq différents niveaux, quasi tous identiques les uns aux autres et comportant les mêmes peintures. Les chimùs rebatissaient chaque siècle durant 600 ans un nouveau niveau suivant les mêmes principes. Cela permettait l'agrandissement du temple ainsi que sa conservation. Seules les frises exterieures présentent des motifs différents de cérémonies, d'animaux sacrés et de scènes de la vie quotidienne. Superbement conservé, un travail de fou!


Nous repartons de Trujillo le lendemain, après avoir visité la ville, sa belle Place des Armes et ses quartiers coloniaux. Nous assisterons avec surprise à un défilé d'une association de protection des chiens et des animaux! Rigolo!
Nous avons beaucoup apprécié le centre ville coloré et les belles façades coloniales de la ville.


Nous voila arrivés à Chiclayo, la ville de l'amitié. Nous rencontrerons une fois de plus des gens sympathiques et souriants mais il est vrai plus avenants qu'ailleurs !
Lors de notre première journée nous partons visiter la réserve naturelle de Chaparri. Elle fut la première réserve construite par l'initiative des communautés locales pour la préservation de la faune et de la flore au Pérou. Aujourd'hui elle permet principalement la protection des ours à lunettes, observables dans leur habitat naturel mais également d'autres espèces menacées tels que le puma, le tamandura tetradactyla (sorte de fourmilier) et la belette à longue queue. Nous découvrons le lieu avec un guide membre de la communauté de Santa Catalina, initiatrice du projet. Le financement de la réserve est possible uniquement grâce aux dons de certaines associations européennes et aux visites des touristes, cette dernière ne dispose d'aucune aide de la part de l'état péruvien. Nous pourrons observer divers oiseaux et un renard gris qui se baladait dans le coin puis nous passons voir les serpents, les lézards et les araignées avant de découvrir les fameux ours à lunettes.


Notre adorable guide nous explique un peu le projet de la réserve, un superbe projet de protection des animaux mais également de sauvetage et de réabilitation des ours à lunettes. Nous faisons la rencontre de deux gros ours à qui nous offrirons quelques camotes (sorte de patate douce). L'un est un gros mâle bien mal en point. Il a été récupéré par la réserve alors qu'il était mal-traité dans un cirque. On lui a enlevé toutes ses dents afin de le rendre innofensif et aujourd'hui il n'est plus capable de se nourrir seul ni même de grimper aux arbres, triste histoire... Il est donc actuellement en zone de réabilitation... Le guide nous dit qu'avec son grand age il finira sans doute ses jours ici. Bon, il est pour sûr bien plus heureux dans la réserve dans son enclos de 4 hectares en pleine nature chouchouté par l'asso et les touristes que dans sa cage au cirque !


Notre deuxième copine est plus vive, elle est jeune est grimpe rapidement à l'arbre lorsqu'on lui tend une camote ! Elle est joueuse et semble parfaitement bien dans son nouvel environnement. Pour elle ça n'a pas été simple non plus, elle a été reccueillie ici suite à une dénonciation. Elle vivait dans un village voisin comme animal domestique, super ! Y en a qui sont malins ! Un peu grosse la bête non ! Pffff... enfin elle n'a pas trop été mal traitée et semble en pleine forme, elle devrait rapidement franchir les différentes étapes pour être réintroduite dans son milieu naturel en complète autonomie. Le guide nous explique les différentes étapes avant de pouvoir retrouver la vie sauvage. L'animal doit d'abord retrouver la forme et la santé puis il passe dans une seconde zone ou il apprend peu à peu à se nourrir seul, à grimper aux arbres et à chercher sa nourriture. Ensuite il est isolé de l'Homme et observé, il s'agit de voir un peu comment il s'en sort. Enfin, il sera réintroduit dans la nature (toujours dans la réserve néanmoins pour sa protection). Un long chemin vert la vie sauvage mais le travail de l'asso est fabuleux ! Un magnifique projet et les gens sont adorables et tellement passionnés ! On se tate presque à revenir faire du volontariat dans le réserve ! On est heureux d'avoir vu ces animaux et participé à notre niveau à ce merveilleux projet par le tourisme responsable. Une belle journée et de belles rencontres !


Le lendemain nous continuons à explorer les sites archéologiques de la côte sur les traces des Mochicas et des Sicàns. Notre première destination est la Huaca Rayada où furent découvertes un grand nombre de tombes mochicas dont l'exceptionnelle sépulture royale du seigneur de Sipàn. Il devait s'agir d'un dirigeant important puisque autour de son cercueil en bois ont été trouvés des centaines d'objets en or, céramiques et pierres semi-précieuses ainsi que les corps de son épouse, deux fillettes, un garçon, un chef militaire, un porte-étendard, deux gardes, deux chiens et un lama ! Rien que ça ! Une autre tombe majeure, celle du sacerdote (prêtre) contenait également plusieurs enfants, un gardien aux pieds coupés et un lama sans tête ! Super, lorsqu'un Homme important meurt on décime la moitié de la population ! Heureusement que ça n'existe pas chez nous ! Sinon on risquerait de perdre notre mascotte des pièces jaunes ou une grande voix de la chansson française ( ; D )!
Certaines tombes ont été restaurées et des reproductions montrent à quoi elles ressemblaient avant d'être fermées il y a plus de 1500 ans ce qui nous permet de visualiser un peu la scène ! De vrai trésors ! On imagine même pas la tête des archéologues quand ils sont tombés sur ces corps et ces richesses !


Nous partons ensuite pour Tùcume qui est la dernière capitale des Sicàns (750 - 1375 environ). Le site s'étend sur 200 ha et contient essentiellement des pyramides et des places. Au centre se dresse la Colline de la Raie dont le nom fut changé en Colline du Purgatoire après le passage des espagnols. Ces derniers, ont tenté de convertir les païens locaux au christianisme en se déguisant en démons et en jetant les non-croyant du haut de la colline ! Sympa la colonisation...Nous visitons le musée du site pour en apprendre un peu plus sur cette civilisation méconnue et leur technique ingénieuse de construction de pyramides en adobe. Enfin ingénieuse... leurs constructions sont remarquables mais elles ont été décimées par les catastrophes naturelles, notamment par les pluies torrentielles d'El Ninõ !

Nous terminons notre journée de visite par le musée Tumbas Reales de Sipan ou nous contemplons, bouche bée, les merveilles découvertes sur le site de Sipan, des céramiques aux bijoux et tenues élaborées en or massif ! On découvre également le corps du seigneur de Sipan ainsi que les objets raffinés découverts dans sa tombe et d'autres tombeaux remarquablement reproduits. Impressionnant ! Les plastrons et les coiffes en or massif sont magnifiques, même les sandales du Seigneur de Sipan sont en métal précieux. Une richesse incroyable !


Avant de quitter la charmante ville de Chiclayo à la nuit tombée nous nous accordons une journée de repos ou plutôt de balade dans la ville : place des armes, cathédrale, parc de las Musas pour finir notre tour par le marché, propablement le plus fou et le plus intéressant que l'on ait vu jusque-là !
Le marché est réputé pour être le repère des chamans et autres guerrisseurs qui viennent se procurer ici les produits requis par leurs pratiques un peu étranges. Nous trouverons notamment dans ce mercado de brujos (marché des sociers) : pattes de lamas, crânes de camélidé ou de chevre, os en tout genre, carapace de tortue, peau de serpent, animaux empaillés, amulettes et grigris flippants, poupées effrayantes (avec de vrais cheveux !), fioles au contenu indéterminé, cactus hallucinogènes, foetus de lama, plantes, herbes médicinales et thé en tout genre,... et bien d'autres choses étranges. A la fois mystique et effrayante découverte, mais l'ambiance est assez exeptionnelle !


Le reste du marché n'est pas aussi exotique mais immense et tout aussi folklorique : des étals gigantesques de fruits, d'éléctroménager, de poulets (bien entendu placés juste à coté des toilettes, on ne vous parle pas des mouches et des conditions d'hygiène !), de sacs et de vêtements... et dans les allées se pressent les vendeurs de glaces, de jus de fruit ou de fritures indéterminées pour finir au stand de nourriture ! Il y a de quoi faire ! On adore toujours autant l'ambiance de ces marchés "fourre-tout" où les gens se pressent pour toutes sortes d'achats, de la paire de chaussures au couteau de cuisine !


On décolle en fin de journée pour un bus de nuit direction Chachapoyas, sur les hauts plateaux du nord. Même si le temps est un peu brumeux on a adoré l'ambiance de la côte nord, les gens sont adorables et il y a très peu de tourisme, seul point négatif, la bouffe est quand même moins bonne (frites, poulet et riz composent l'essentiel des repas), même si les quantités sont délirantes (pour le plus grand plaisir d'Alex !) !

Nous arrivons donc après une bonne nuit de bus bien mouvementée (ça tourne un max pour traverser la Cordillère!) à Chachapoyas en début de matinée. On englouti un petit dej' et on repart ! Et oui, le temps nous est compté maintenant, il nous reste moins d'un mois ! Aujoud'hui nous partons visiter la cité de Kuelap. Il s'agit d'une gigantesque citadelle en ruine édifiée dans les montagnes par le peuple chachapoyas entre 500 et 1493. La cité toute de pierre (ça nous change un peu de l'adobe !) se trouve au sommet de la montagne, le paysage tout autour est extraordinaire, ils pouvaient sans doute voir l'ennemi arriver de loin ! Le site est comme une immense forteresse longue de 700 mètres entourée de rempart d'environ 20 mètres de haut et construite avec des millions de mètres cubes de pierres remarquablement bien conservés. Certains affirment qu'il a fallu plus de pierres pour construire Kuelap que pour la plus grande pyramide d'Egypte !


A l'intérieur de la forteresse on sillonne autour des vestiges de plus de 400 habitations de forme circulaire réparties sur 2 niveaux. On peut encore voir de belles frises en zigzag ou en losange sur les murs. Les frises en losange, qui nous rappelle à nous citadins européens la marque "Umbro", représenteraient des yeux de condor ou de serpent alors que les frises en zigzag représentent des serpents ou la continuté de la vie. Toutes les habitations étaient jadis recouvertes de toit de chaume, aujourd'hui une seule a été reconstruite pour nous permettre de voir à quoi ces maisons pouvaient ressembler. A son apogée on estime que la cité abritait quelques 3 500 habitants. On trouve encore dans les murs des tombeaux avec des restes d'os humains (originaux!!)... On balade un moment dans les ruines où on rencontre même quelques lamas, nous sommes seuls et tranquilles. Malgré sont empleur impressionnante Kuelap ne séduit pas autant les touristes que le Machu Picchu. Il faut dire que c'est quand même beaucoup moins accessible !


Bon c'est bien sympa les ruines, on adore et c'est vraiment riche en éléments culturels et historiques mais on manque un peu de verdure !
Pas de problème, le lendemain nous partons pour une belle journée de rando qui nous emmenera voir une des plus grandes cascade du monde ! Et oui, pourtant méconnue des touristes, non loin de Chachapoyas se trouve une cascade gigantesque de pas moins de 771 m ! Cette fameuse cascade est restée ignorée du gouvernement, des explorateurs et des images satellites jusqu'en 2005 quand un allemand et un groupe d'habitants ont organisés une expédition pour la cartographier et la mesurer. Depuis, son classement parmis les plus hautes cascades du monde a suscité de nombreuses controverses et elle a été classée de la troisième à la quinzième place. Même si les péruviens, fiers de leur chute d'eau continuent à se vanter d'avoir la troisième plus grande cascade du monde il semblerait qu'il s'agisse en réalité, d'après les plus récentes mesures de la cinquième ! C'est déjà exceptionnel !


Nous partons donc à l'assaut de la fabuleuse chute d'eau ! La première partie de la journée grimpe pas mal pour arriver d'abord au village de San Pablo, d'où part un sentier qui mène au premier niveau de la cascade. Elle est en effet en deux parties, une première chute de 231 mètres (déjà impressionnant !) et du bas une deuxième chute d'eau de 540 mètres ! Après trois heures de grimpette on arrive donc à cette première et fabuleuse chute d'eau, magnifique ! Le décor est tout aussi surprenant, elle est complètement cachée dans la jungle. Chachapoyas se trouve entre jungle et montagne, nous sommes au porte du bassin amazonien !


Le paysage est superbe et à notre altitude (environ 2000 mètres) dans cette forêt luxuriante on sait que l'on peut trouver des coqs de roche péruviens ! On guettera toute la matinée en vain ! Ce n'est que sur le retour de la rando, juste après avoir vu la seconde partie de la cascade que l'oiseau montrera le bout de son bec ! Chouette, on l'a enfin trouvé !!! Il est toujours aussi beau avec son rouge orangé éclatant !


Après le pique-nique nous descendons donc vers le second niveau de la cascade, sur le chemin nous pourrons observer son immensité depuis divers points de vue, superbe, majestueux ! Sans doute la plus belle cascade que l'on ait vu jusque-là !
Arrivés au second niveau nous restons bouche bée devant cette gigantesque chute d'eau, nous ne sommes que de minuscules fourmis à côté ! Nous pensions bien nous baigner dans le bassin au pied de la cascade mais il ne fait pas si chaud et l'eau est gelée, le seul fait de s'approcher suffit à nous tremper et à nous donner froid ! On est pas si courageux ;)


Nous repartons donc après une petite séance photos et un long moment de contemplation en direction de Cocachimba. Nous aurons encore de nombreuses occasions d'observer la cascade et la vallée verdoyante sur le chemin du retour, le paysage est vraiment fabuleux. Nous redescendons vers la route en contrebas de Cocachimba afin d'attraper un combi en direction de Chachapoyas ! Finalement ça nous aura fait une bonne journée de près de 8h de marche ! Un bon restau de barbaque (il n'y a pas grand chose d'autre ici) et au pieux !!!


Nous profitons de notre dernière journée à Chahapoyas pour se reposer un peu et visiter tranquilement un centre d'interprétation dédié aux colibris et plus exactement à une espèce de colibri menacée : la loddigésie admirable. Ce rare petit oiseau est de toute beauté! Il vit entre 2000 et 2900 mètres d'altitude dans les forêts de broussailles de la vallée voisine, située à une heure et demi de colectivo de Chachapoyas. Comme pour la plupart des oiseaux le mâle possède le plumage le plus chatoyant avec une couronne bleue, une gorge verte et une queue qui comprend deux longues plumes latérales et incurvées, terminées par une large spatule de plumes.


L'observation des fameux colibris est très facilement possible depuis un cabanon installé en face de six mangeoires qui attirent de nombreuses espèces (environ une dizaine) de colibris. Les mangeoires sont remplies de sucre et de vitamine et font le régal de tous ces ravissants oiseaux qui viennent aspirer le délicieux breuvage. Ils viennent et partent sans arrêt avec une rapidité et une agilité impressionnantes. Le mélange de couleurs des différentes robes et la rapidité du batement des ailes offrent un spectacle magnifique. Nous sommes encore une fois tout seuls, seul deux ou trois touristes visitent le centre chaque semaine. Nous apprécions les danses, vols périeux et les chants des colibris dans un calme parfait durant au moins trois bonnes heures! Quel bonheur de pouvoir observer ces majestueux oiseaux de si près et tellement tranquilement, on est ravis!




Nous passons notre dernière soirée à Chachapoyas et organisons notre trajet du lendemain pour rejoindre la ville de Yurimaguas, porte d'entrée de l'amazonie péruvienne! Mais pour y arriver il nous faudra pas moins de 12 heures de colectivos! Armés de courage, nous profitons du confort dans notre auberge à la veille d'un trajet qui s'annonce éprouvant!
Prochaine étape de notre voyage : la jungle une fois de plus, mais cette fois-ci en pirogue! A bientôt pour de nouvelles aventures pleines de moustiques et d'araignées!

Voici l'album photos de la semaine : Cliquez par là

Hasta luego amigos!